Voir à travers une cloison est désormais à portée de main. Derrière ce titre digne d’un film de science-fiction, une réalité très concrète vient de s’installer sur le marché : l’intelligence artificielle sait exploiter un simple réseau Wi-Fi… pour détecter des mouvements et localiser des corps, même de l’autre côté du mur. Pour un entrepreneur, une PME ou un expert qui pilote son activité au millimètre, c’est une évolution à suivre de près. Voyons ensemble pourquoi, comment, et surtout ce que ça change côté risque, efficacité, et décision business.

Comment fonctionne la « vision à travers les murs » par IA ?

La technologie qui fait le buzz analyse les signaux Wi-Fi émis dans une pièce. Grâce à des algorithmes avancés, l’IA interprète la façon dont ces ondes sont modifiées par la présence, la position ou le déplacement des personnes dans l’environnement. Résultat : il devient possible de visualiser, de manière schématique (pas d’image nette ni de détails intimes), la localisation d’un ou plusieurs individus dans une zone… sans qu’aucune caméra, capteur dédié ou perçage de mur ne soit nécessaire.
Précision : le dispositif s’appuie sur des équipements standards (routeur Wi-Fi classique). Le vrai différenciateur, c’est la couche logicielle IA, souvent proposée en solution SaaS (abonnement). Ça décomplexe radicalement l’accès à l’utilisation : aucun radar à installer, pas de gros investissement matériel, gestion 100 % logicielle.

Applications concrètes pour les TPE/PME : sécurité et au-delà

• Sécurisation de locaux hors caméra : détection immédiate d’une intrusion, même en cas d’absence de lumière ou dans des angles morts. Pratique pour protéger un stock ou une zone confidentielle, sans installer de vidéosurveillance intrusive.
• Assistance et sûreté : suivi d’un parent fragile ou surveillance d’un collaborateur isolé sans image, donc sans empiéter sur la vie privée.
• Analyse de flux : observation des déplacements dans un magasin, couloir ou espace de travail pour optimiser l’agencement, améliorer le parcours client ou détecter des usages anormaux (tâches répétitives, comportements à risque…)

Limites techniques à connaître :

• Qualité de détection variable : la précision dépend de l’épaisseur des murs, du matériau, de l’encombrement. Plus le site est dense, plus il y a de variables – et donc de marge d’erreur.
• Faux positifs/faux négatifs : comme toute IA en 2025, l’outil repère la présence mais ne « comprend » pas le contexte. Une porte métallique, un appareil électroménager ou un animal peuvent perturber la cartographie.
• Requiert une vigilance RGPD : même sans image, on touche à la détection de présence humaine : donc signalétique obligatoire et consentement à prévoir pour rester conforme.

Risques et enjeux : vigilance sur la cybersécurité

Le risque majeur, c’est le détournement. Un routeur mal sécurisé devient une porte d’entrée pour toute personne voulant espionner sans autorisation. Installation d’un firewall, contrôle d’accès rigoureux et veille juridique sont indispensables dès qu’on s’équipe. Autre point : la France reste très prudente sur la démultiplication de ces solutions, et seules 10 % des entreprises utilisent activement l’IA pour ce type d’usage — preuve que l’enjeu légal prime aujourd’hui sur l’effet de mode.

Ce que ça change (ou pas) : Concrètement, à intégrer au cockpit ?

• Action rapide à tester : déclencher sur un routeur compatible (matériel grand public) une solution « vision Wi-Fi » dans un espace à faible enjeu (ex : stock, local technique). Mesurer le taux de détection réelle VS alerte inutile.
• Ne JAMAIS installer sans validation juridique préalable : affichage obligatoire, informez vos collaborateurs dès la phase de test.
• Pour une TPE/PME, à privilégier pour des cas précis : absence de caméra pour des questions de droit ou de budget, surveillance temporaire, sécurité humaine renforcée. À éviter si : besoin d’identifier des personnes, contexte sensible, exigence de précision millimétrique.

Alternatives

• Détecteurs de mouvement classiques : peu coûteux, aucune image, mais infos limitées.
• Vidéosurveillance classique : efficacité supérieure pour l’identification, mais problématique RGPD et acceptabilité humaine à surveiller.

À retenir : ne pas faire l’impasse sur le cadre légal

L’IA Wi-Fi ne remplace ni le bon sens ni la conformité juridique. Utilisée intelligemment, elle offre un levier complémentaire pour piloter la sûreté d’un site et détecter des anomalies, sans tomber dans une surveillance généralisée ou la perte de contrôle sur la donnée. Comme toujours, avance d’abord en testant sur un cas simple, mesure l’impact réel côté efficacité et charge, documente tout et implique un juriste sur le périmètre de confidentialité.
Besoin d’optimiser ton process de sécurité ? Commence par auditer ton existant, puis teste cette solution sur une zone faible enjeu avant de scaler. Clarté, rigueur, pilotage : les trois piliers à maintenir sur tout projet IA terrain.

• Journal du Net – PC1 IA : usages et limites
• 01Net : l’IA exploite le Wi-Fi pour voir à travers les murs
• GEO : radars, IA et vie privée

Tatianah Razafindrabe

Rédactrice web pour Kavyro, je vous aide à décrypter l’actualité IA et automatisation, simplement et sans jargon. Pour me contacter : partenariat@kavyro.com