Google dévoile les chiffres réels de la consommation de Gemini : faut-il vraiment s’inquiéter ?
Au-delà des chiffres séduisants de Google, la réalité de l’impact environnemental de Gemini soulève des questions cruciales sur la viabilité et la transparence des IA grand public.
En bref
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Chiffres séduisants : Google affiche une consommation très faible par requête Gemini, mais ce prisme simpliste occulte l’ensemble de l’impact environnemental.
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Coûts cachés : L’entraînement de l’IA et l’explosion des data centers pèsent bien plus lourd que les chiffres mis en avant, car ils ne sont pas inclus dans le calcul.
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Illusion verte : L’écologie devient un argument marketing alors que le modèle industriel reste fortement dépendant d’énergies polluantes.
Avec la montée en puissance des assistants IA comme Gemini, l’impact environnemental de ces technologies soulève de nombreuses inquiétudes. Google, souvent pointée du doigt pour sa responsabilité écologique, a tenté d’éteindre l’incendie en publiant des chiffres détaillés sur la consommation de son chatbot. Mais derrière les promesses et les comparaisons pédagogiques, se cache une réalité bien plus complexe.
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Des chiffres flatteurs pour rassurer le grand public
Dans un rapport publié sur arXiv, Google annonce fièrement que chaque requête textuelle adressée à Gemini consommerait en moyenne 0,24 Wh, rejetterait 0,03 g de CO₂, et nécessiterait 0,26 ml d’eau pour le refroidissement. Pour faire passer la pilule, l’entreprise compare cette dépense énergétique à moins de neuf secondes passées devant la télévision.
De plus, la firme met en avant une réduction spectaculaire de l’empreinte carbone de Gemini, diminuée par 44 fois en un an. Elle promet aussi une baisse de la consommation en eau, notamment dans les zones où les ressources sont déjà tendues. Sur le papier, tout cela semble prometteur, presque exemplaire.
Des données séduisantes… mais trompeuses ?
Ces chiffres, bien que pédagogiques, ne racontent qu’une infime partie de l’histoire. S’ils rassurent à l’échelle d’un utilisateur, ils deviennent beaucoup moins anodins à l’échelle planétaire : Gemini est utilisé par 47 millions de personnes en 2025, et une seule interaction est rarement suffisante.
Plus encore, le calcul présenté par Google se limite à l’utilisation d’une requête à un instant donné. Il ignore complètement les étapes clés du cycle de vie d’un assistant IA : l’entraînement du modèle, ses mises à jour régulières, et la fabrication de l’infrastructure sur laquelle il repose. En d’autres termes, Google nous montre une feuille… et cache la forêt.
L’entraînement et la maintenance : le vrai coût caché
Avant d’être déployé, Gemini a été entraîné pendant des semaines, mobilisant des milliers de GPU à plein régime. Cette phase, extrêmement gourmande en énergie, n’est pas incluse dans les chiffres présentés par Google. Ensuite, pour maintenir sa qualité, l’IA doit être constamment mise à jour, corrigée et déclinée dans d’autres produits (Google Home, Android Auto, etc.).
Tous ces processus reposent sur les data centers, véritables usines numériques tournant 24h/24. Leur consommation est en forte hausse. Aux États-Unis, elle est passée de 2 688 MW en 2022 à 5 341 MW en 2023, soit presque le double en un an, selon le MIT. Une explosion largement due à l’IA générative.
L’avertissement du MIT : une trajectoire non durable
Le MIT, dans son rapport de 2024, tire la sonnette d’alarme : selon Noman Bashir, chercheur au CSAIL, le rythme de construction des nouveaux data centers est tel qu’il est impossible de garantir une alimentation électrique durable. En clair, malgré les efforts de verdissement affichés, l’IA fonctionne encore en grande partie sur des énergies fossiles.
Le danger est double : d’un côté, les grandes entreprises affichent une vitrine écologique bien soignée ; de l’autre, elles alimentent un système ultra-énergivore dont les infrastructures prolifèrent sans réelle régulation durable. L’illusion verte atteint ici son paroxysme.
L’écologie, nouvelle stratégie marketing de l’IA ?
En ramenant la consommation d’une requête à une simple image — celle de quelques secondes de télévision —, Google simplifie à l’extrême une problématique bien plus vaste. Si cette stratégie peut séduire le grand public, elle participe aussi à banaliser les enjeux environnementaux liés à l’IA.
Comparer une requête Gemini à une activité anodine, c’est comme évaluer l’impact carbone d’un vol long-courrier uniquement sur les dernières secondes d’atterrissage. Une vision réductrice et dangereusement trompeuse. Loin d’être neutre, l’IA s’inscrit dans un écosystème industriel vorace, énergivore, et encore largement dépendant des énergies polluantes.
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