Sur le gigantesque chantier de la ferme solaire de Goorambat East, en Australie, un vent d’innovation souffle sur le secteur des énergies renouvelables. Ici, ce ne sont plus des équipes d’ouvriers qui installent les panneaux solaires, mais une flotte de robots autonomes développés par Luminous Robotics, une startup américaine. Piloté par ENGIE, ce projet d’envergure annonce une nouvelle ère pour la construction des infrastructures solaires, où l’automatisation rime avec rapidité, sécurité et compétitivité.

Des machines dopées à l’intelligence artificielle

Le cœur de cette révolution repose sur la flotte LUMI S4 conçue par Luminous Robotics. Ces robots autonomes utilisent une technologie dite « pick-and-place », guidée par l’intelligence artificielle, pour soulever et installer les panneaux solaires sur les structures de montage avec une précision au millimètre. Ils assurent ainsi la phase la plus répétitive et chronophage du chantier, laissant aux équipes humaines les tâches à plus forte valeur ajoutée, comme le serrage final des boulons. Résultat : une synergie homme-machine qui optimise l’ensemble du processus de construction.

Vitesse et sécurité : deux bénéfices majeurs

L’automatisation ne se contente pas d’impressionner par sa technologie : ses résultats sont spectaculaires. Sur le site de Goorambat East, le rythme d’installation dépasse les prévisions initiales de Luminous Robotics, permettant d’accélérer considérablement le calendrier du projet. La sécurité constitue un autre atout majeur. Installer manuellement des centaines de milliers de panneaux lourds est une tâche risquée ; la confier à des robots réduit drastiquement les accidents du travail. C’est un avantage décisif, notamment dans des zones reculées ou aux conditions climatiques extrêmes, comme les déserts australiens.

L’humain, toujours au cœur du projet

Contrairement aux craintes souvent associées à la robotisation, cette avancée ne signe pas la fin du travail humain sur les chantiers solaires. Elle marque plutôt une évolution des métiers. Les robots ne remplacent pas les techniciens : ils nécessitent des professionnels qualifiés pour leur supervision, leur maintenance et leur pilotage. Cette mutation ouvre de nouvelles opportunités d’emploi et répond à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui freine le développement du secteur. Grâce à l’automatisation, des équipes plus réduites peuvent construire des fermes solaires plus vastes, plus rapidement et à moindre coût.

Une ferme solaire aux ambitions colossales

Le projet de Goorambat East ne se distingue pas seulement par sa technologie : il impressionne aussi par son ampleur. Avec près de 500 000 panneaux solaires installés, la ferme affichera une capacité de 250 MW, suffisante pour alimenter environ 105 000 foyers australiens. Sa mise en service complète est prévue pour mi-2026, confirmant l’avance prise grâce à la robotisation. Ce chantier, financé en partie par l’ARENA (Australian Renewable Energy Agency), s’impose comme un modèle pour l’avenir des énergies renouvelables.

Une technologie ouverte pour accélérer la transition énergétique

L’un des aspects les plus prometteurs du projet réside dans l’engagement de Luminous Robotics et de l’ARENA à partager en open source le plus grand jeu de données jamais collecté sur la robotique appliquée à la construction solaire. Cet esprit de partage vise à démocratiser l’accès à la technologie et à stimuler l’innovation dans le secteur. D’autres entreprises et chercheurs pourront ainsi s’appuyer sur ces données pour créer de nouvelles solutions, accélérant la transition vers un futur énergétique plus durable.

• En savoir plus (source PV Magazine)

Tatianah Razafindrabe

Rédactrice web pour Kavyro, je vous aide à décrypter l’actualité IA et automatisation, simplement et sans jargon. Pour me contacter : partenariat@kavyro.com